1985 - No Man’s Land

(Sources : Internet – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA Genève (Alain Tanner), MK2 Productions (FR))

Synopsis

Fiction – Paul, Madeleine, Jean et Mali vivent près de la frontière franco-suisse. Paul s’adonne à divers trafics pour réunir suffisamment d’argent afin d’obtenir son brevet de pilote et de partir au Canada. Paul vit avec Madeleine qui chante dans un night-club et veut aller à Paris pour devenir chanteuse. Mali, elle, est algérienne et travaille dans une fabrique. Elle sert aussi de passeuse à Paul. C’est à cette occasion qu’elle fait la connaissance de Jean venu réceptionner un « colis ». Jean entre ainsi dans le groupe, mais, contrairement aux autres, il est attaché à la terre et ne prétend pas quitter le pays. Paul, après avoir passé des voitures puis des travailleurs émigrés, est contacté par un banquier qui lui confie une mallette pleine d’argent. Bien que tout se déroule sans encombre, la police cherche à arrêter la bande sur une grosse affaire. Celle-ci se présente quand le banquier confie des lingots à Paul. Ce sera la dernière expédition pour le groupe, la plus risquée aussi, et Jean, d’abord réticent, finit par y participer. Au moment de franchir la frontière, Paul et Jean sont interceptés par la police qui les prend en chasse. Paul est tué et Jean blessé…

(Sources : La Cinémathèque française – Copyright, 1995 CMC / Les Fiches du Cinéma)

Affiches du Film

(Affiche française – Sources : internet – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA Genève (Alain Tanner), MK2 Productions (FR))

(Affiche suisse – Sources : Collection Cinémathèque suisse – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA Genève (Alain Tanner), MK2 Productions (FR))

Photos du Film

(Sources et droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA Genève (Alain Tanner), MK2 Productions (FR))

(Sources et droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA Genève (Alain Tanner), MK2 Productions (FR))

(Sources et droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA Genève (Alain Tanner), MK2 Productions (FR))

(Sources et droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA Genève (Alain Tanner), MK2 Productions (FR))

(Sources et droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA Genève (Alain Tanner), MK2 Productions (FR))

(Sources et droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA Genève (Alain Tanner), MK2 Productions (FR))

(Sources : « Tanner Alain » de Christian Dimitriu – « Collection cinéma – Henri Veyrier » -1985 – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA Genève (Alain Tanner), MK2 Productions (FR))

(Sources et droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA Genève (Alain Tanner), MK2 Productions (FR))

(Sources et droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA Genève (Alain Tanner), MK2 Productions (FR))

Photos du tournage

(Sources : Collection Cinémathèque suisse – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA Genève (Alain Tanner), MK2 Productions (FR))

(Source et Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA Genève (Alain Tanner), MK2 Productions (FR))

(Source et Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA Genève (Alain Tanner), MK2 Productions (FR))

(Source et Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA Genève (Alain Tanner), MK2 Productions (FR))

(Source et Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA Genève (Alain Tanner), MK2 Productions (FR))

Vidéo

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(Sources : DVD / Alain Tanner / AV World – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA Genève (Alain Tanner), MK2 Productions (FR))

Analyse

Analyse de Frédéric Bas

Dans l’œuvre, « No Man’s Land » marque un retour en Suisse après la virée irlandaise (« Les Années Lumière ») et l’escale à Lisbonne (« Dans la Ville Blanche ») et, pour la première fois aussi directement, Tanner aborde un sujet qui marque fortement son identité de cinéaste : la Suisse comme non-lieu, comme paysage de carte postale, décor du temps éternel, spectacle immobile des vaches au repos. On avait certes déjà vu des personnages critiquer la Suisse et rêver d’en partir ; mais c’était dans des films urbains et ce qui était rejeté c’était moins la terre helvétique que le grand capital qu’elle représentait. L’une des originalités de « No Man’s Land » est d’être un film à la campagne et de se concentrer sur une question simple et qui touche à la suissitude même : que raconte un paysage et comment inscrire ses désirs dedans en tant que cinéaste (vieille question de Tanner), en tant que personnages (c’est le thème du film) ? Le titre du film donne une partie de la réponse : on ne peut vivre qu’à la limite du paysage, dans le no man’s land, le nulle part entre France et Suisse où une petite aventure (faire de la contrebande à plusieurs) est encore possible. L’autre partie de la réponse est donnée par le film. C’est peu de dire que l’activité de passeurs des quatre personnages principaux sert de prétexte au propos du cinéaste : le no man’s land, c’est d’abord l’intimité blessée du groupe, sa peine à exister, son malaise face au monde. « Une chanteuse sans public, un pilote sans avions, un vacher sans vaches, tu as vu de quoi on a l’air », lance Paul à ses partenaires. Comme « Jonas qui aura vingt-cinq ans… » en 1976, le film est un portrait de groupe, mais les personnages ont perdu en vigueur et en facétie et le tempérament transfrontalier s’est assombri. Comme si à l’expérience foutraque des utopies et des désirs post-soixante-huitards s’était substituée une peur panique de perdre l’essentiel : rester groupés, être amis en dépit des caractères opposés (Ecoffey / Quester), en couple malgré les désirs contraires (Mézières / Quester), les différences d’âge et d’origine (Ecoffey / Berr). À l’image de cette scène où chacun, face caméra, dit ses peurs (« J’ai peur de la mort, j’ai peur d’après »), le film est sombre et se termine par une mort d’homme ; mais le cinéaste désamorce sans cesse cette noirceur, notamment par l’usage de la musique, élément central du film. La composition très riche de Terry Riley fonctionne comme un contrepoint vif et sautillant aux pensées noires des personnages et, surtout, sa matière sonore aux accents du raga indien ouvre les horizons quand le décor du film semble les fermer. Il faut conclure sur le personnage de Jean, le jeune paysan qui vit « entre le cul des vaches » et sur qui se clôt le film. Lui seul semble s’extraire de la tristesse ambiante, échapper aux désirs déserts. Lui seul semble reprendre la leçon d’utopie hier entendue : jouer l’idiot du village, parler aux poules avant de les bouffer.

(Alain Tanner – « Ciné-Mélanges » Editions du Seuil – www.seuil.com – 2007)

Fiche technique

Titre:
No Man’s Land
Niemandsland
Année: 1985
Genre: Fiction
Scénario: Alain Tanner
Réalisation: Alain Tanner
Assistant réalisation: Claudio Tonetti
Photographie: Bernard Zitzermann
Assistant photo: Sophie Charrière
Son: Jean-Paul Mugel, Philippe Sénéchal, Dominique Hennequin (mixage), Jean Ristori (mixage musique)
Musique: Terry Riley, Jean-Claude Camelia – Choix mus.: Waziz Diop, Myriam Mézières, Simon Ben Dahan
Décors: Alain Nicolet, Agnès Guhl (access.)
Maquillage:
Costumes: Agnès Guhl
Montage: Laurent Uhler, Maya Schmid (assist.)
Script: Madeleine Fonjallaz
Photos sur pl.: Carole Kozuchowski
Technique:
Production: Filmograph SA Genève (Alain Tanner), MK2 Productions (FR) (Marin Karmitz), Channel Four Films (GB), Films A2 (FR), Westdeutscher Rundfunk/WDR (RFA)
Dir. de prod.: Gérard Ruey, Jean-Louis Porchet (prod. ex.)
Assist. de prod.:
Régie: Pierre Jouille
Distribution: Monopole Pathé Films SA
Format: 110 min. 35 mm coul.
Tournage: juillet 1984 – août 1984, La Chaux-de-Fonds (NE), L’Auberson (VD), Pontarlier (FR)
Sortie: avril 1985 (Genève « Ciné 17 »), avril 1985 (Lausanne « ABC »), avril 1985 (Zurich « Nord-Süd »), avril 1985 (Bâle « Atelier »), août 1985 (Paris « Ciné-Beaubourg » « 14-Juillet-Parnasse » « Racine » « Pagode » « Biarritz » « UGCBoulevard » « Balzac » « 14-Juillet-Bastille » « UGCGobelins » « 14-Juillet-Beaugrenelle »), septembre 1985 (Munich « Neuer Rottmann »), octobre 1985 (Berlin « Lupe 2 »), février 1987 (New York), mai 1987 (Vienne « Votiv »), août 1987 (A2), août 1988 (DRS)
Prix:
Festivals: Venise (compétition) 1985, New York 1985, Soleure 1986, Locarno (Festival del film Locarno – Information suisse) 1986.
Droits mondiaux:
Version originale:
DVD:

(Sources: André Chaperon – « Histoire du cinéma suisse de 1962 à 2000 » sous la direction d’Hervé Dumont et de Maria Tortajada – Editions Cinémathèque Suisse et Gilles Attinger – 2007)

 

Générique artistique

Interprètes:

  

Paul

 

Hugues Quester

 

Madeleine

 

Myriam Mézières

 

Jean

 

Jean-Philippe Ecoffey

 

Mali

 

Betty Berr

 

Lucie

 

Marie-Luce Felber

 

L’auto-stoppeuse

 

Maria Cabral

 

Policier français 1

 

André Steiger

 

Policier français 2

 

Jacques Michel

 

L’indicateur

 

Teco Celio

 

Le banquier

 

Jean-Pierre Malo

L’oncle de Jean 

Maurice Aufair

Le père de Paul 

Adrien Nicati

Le douanier français 

Jean-Marc Henchoz

Le douanier suisse 

Marcel Nage

La mère de Jean 

Jacqueline Burnand

L’autre douanier suisse 

Roger Jendly

La douanière suisse 

Michèle Gleizer

(Sources: André Chaperon – « Histoire du cinéma suisse de 1962 à 2000 » sous la direction d’Hervé Dumont et de Maria Tortajada – Editions Cinémathèque Suisse et Gilles Attinger – 2007)

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