1982 - Dans la Ville Blanche

(Sources : internet – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

Synopsis

Fiction – Paul, mécanicien à bord d’un cargo, débarque à Lisbonne sans raison particulière. Installé dans une chambre d’hôtel, il vit ce séjour comme une parenthèse dans sa vie, un intermède pendant lequel il éprouve un grand vide existentiel. Il flâne des jours durant dans la ville, filmant avec sa caméra Super-8 des images qu’il envoie à sa femme, en Suisse, accompagnées de lettres relatant ses longues heures de méditation. Il rencontre Rosa, serveuse dans un bar, noue une relation avec elle et en tombe amoureux. Agressé et volé au détour d’une rue, il est hospitalisé. Or, sans nouvelles de lui et croyant à un abandon, Rosa quitte le Portugal pour aller travailler en France sans laisser d’adresse. Paul prend alors le train pour rentrer chez lui.

(Sources : Jacques Mühletthaler – « Histoire du cinéma suisse de 1962 à 2000 » sous la direction d’Hervé Dumont et de Maria Tortajada – Editions Cinémathèque suisse et Gilles Attinger – 2007)

Affiches du Film

(Affiche française – Sources : Collection Cinémathèque suisse – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

(Affiche suisse – Sources : Collection Cinémathèque suisse – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

(Affiche portugaise – Sources : internet – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

Photos du Film

(Sources : Swiss Films – Droits réservés Alain tanner © Filmograph SA)

(Sources : Swiss Films – Droits réservés Alain tanner © Filmograph SA)

(Sources : internet – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

(Sources : internet – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

(Source et Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA

(Source et Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

(Source et Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

(Source et Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

(Sources : internet – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

(Sources : internet – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

(Sources : internet – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

(Sources : internet – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

(Sources : internet – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

(Sources : internet – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

(Sources : Collection Cinémathèque suisse – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

(Sources : internet – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

(Sources : internet – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

(Sources : internet – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

(Sources : internet – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

(Sources : internet – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

Photos du tournage

(Sources : internet – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

(Sources : internet – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

(Sources : « Tanner Alain » de Christian Dimitriu – « Collection cinéma – Henri Veyrier » – 1985 – Droits réservés – Alain Tanner © Filmograph SA)

(Sources : internet – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

(Sources : internet – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

(Source et Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

(Retour à Lisbonne quelques années plus tard pour une émission TV – Sources : internet – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

Vidéo

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(Sources : DVD / Alain Tanner / AV World – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph SA)

Analyse

Analyse de Frédéric Bas

« Dans la Ville Blanche » est un tournant dans le cinéma de Tanner. Renouant avec le succès public qui avait manqué depuis « Jonas qui aura vingt-cinq ans… » le film marque en outre une rupture esthétique dans l’œuvre. Si la fuite, le désir de solitude étaient des thèmes tannériens, ils se développaient toujours sur un socle issu du gauchisme, fait de conversation et de fantasmes ludiques, un paradis de mots et de facéties où les personnages habitaient. Rien de tel dans ce film qui impressionne par son silence, sa poésie dépouillée et sa mélancolie sombre. Le cinéaste suisse s’est-il rappelé sa jeunesse dans la marine marchande pour imaginer ce portrait de marin (sublime Bruno Ganz) quittant tout pour se fondre corps et âme dans Lisbonne ? Au début du film, Ganz fait remarquer à une barmaid que l’horloge de son bar marche à l’envers. Elle lui répond : « L’horloge marche juste. C’est le monde qui marche à l’envers. » C’est sous le signe de ce dérèglement que le personnage vit sa solitude urbaine, enregistrant avec sa caméra super 8 les fragments de réel qu’il envoie à sa femme, circulant au hasard comme s’il attendait d’être pris par le réel, de faire partie de lui. Avec « Dans la Ville Blanche », Tanner s’affirme comme un grand cinéaste du territoire, la carte du personnage et la topographie de la ville finissant par se confondre peu à peu. Car le rêve fou du marin est peut-être simplement de devenir Lisbonne.

(Alain Tanner – « Ciné-Mélanges » – Editions du Seuil – www.seuil.com – 2007)

Critique

Les critiques

En Suisse romande, le film est soutenu par une partie de la presse qui le verrait volontiers récompensé à Berlin, ce qui ne sera pas le cas. En France, les avis sont partagés. Les uns se disent gagnés par l’ennui, et reprochent à Tanner de pratiquer une forme de cinéma datant des années soixante, les autres s’enthousiasment pour ce qu’ils considèrent comme l’un de ses meilleurs films.

(Sources : Jacques Mühletthaler – « Histoire du cinéma suisse de 1962 à 2000 » sous la direction d’Hervé Dumont et de Maria Tortajada – Editions Cinémathèque suisse et Gilles Attinger – 2007)

Contexte

Contexte historique

Avec « Dans la Ville Blanche »Alain Tanner, qui a travaillé dans la navigation commerciale dans sa jeunesse, concrétise son projet de réaliser un film très personnel, en se laissant guider par les circonstances. Pour le cinéaste, toute la difficulté consiste à maintenir une tension dialectique entre deux désirs, d’une part celui d’élaborer chaque plan du film comme s’il en contenait tous les enjeux ; d’autre part celui de se laisser inspirer par les lieux de tournage. A la recherche d’un grand port du sud de l’Europe, il accepte la proposition du producteur Paulo Branco de venir faire un film à Lisbonne, offre appuyée par l’Institut portugais du cinéma. Au Portugal, Tanner découvre un milieu professionnel stimulant, tout comme la possibilité de tourner à moindres frais. En effet, lassé des contraintes imposées par le coût de ses derniers longs métrages, il va travailler avec un budget restreint sans avoir à rendre des comptes. Le personnel technique est composé à parts égales de Portugais et de Suisses, et deux équipes vont se succéder, l’une au Portugal en août pendant six semaines et l’autre en Suisse pour une semaine en septembre 1982. La musique est improvisée au saxophone par Jean-Luc Barbier. Le film coûte 750’000 fr., soit trois fois moins que « Les Années Lumière », et son financement est assuré pour moitié par des fonds portugais et, pour le reste, par la TSR, la Confédération, et des fonds propres. « Dans la Ville Blanche » sort au festival de Berlin 1983, où il est en compétition, puis est présenté dans plusieurs festivals. Le public européen peut le voir dès le printemps 1983, puis un cinéma de Broadway le met à son programme l’année suivante. Six salles au moins l’accueillent à Paris. En Suisse, si le film bat des records d’entrées à Zürich, ce n’est pas le cas à Lausanne, où sa carrière est qualifiée de « simplement normale ». « Dans la Ville Blanche » obtient une prime à la qualité du DFI de 60’000 fr. et l’OFC le désigne en vue d’une nomination aux Oscars d’Hollywood décernés en 1984.

(Sources : Jacques Mühletthaler – « Histoire du cinéma suisse de 1962 à 2000 » sous la direction d’Hervé Dumont et de Maria Tortajada – Editions Cinémathèque suisse et Gilles Attinger – 2007)

Par Alain Tanner

« … C’est le dernier jour de tournage, plus tout à fait comme les autres.

Passés dans l’inquiétude et le plaisir. Le cinéma, même si ce qu’on tourne est douloureux et que les espoirs s’envolent, c’est tout de même pas loin du bonheur. Du bonheur et de la magie. Voilà, on a tourné comme ça, en essayant de laisser une matière remonter à la surface. Mais dans un film, une musique, un bouquin, tout est affaire de tension. Et au cinéma, cette tension s’obtient le plus souvent par le suspense du récit, et de ses codes de narration habituels. Si on ne joue pas ce jeu, il faut faire passer les fils ailleurs pour que cette tension opère. Il faut donc que cela passe, se passe, à l’intérieur de chaque petit bloc, à l’intérieur de chaque plan. A chaque plan, il y a l’enjeu du film.

Dans la Ville Blanche, c’était ce travail-là, au jour le jour, bonheur et magie, entre chaque « moteur » et chaque « coupez ». Dans le train qui ramène Paul vers le Nord, il est assis en face de deux femmes, une toute jeune et une plus âgée. Les regards se croisent mais ne s’échangent pas. Paul a peut-être le sentiment d’être jugé, sans aucun mépris, mais le côté enfantin du caractère des hommes, c’est parfois un peu beaucoup pour le sérieux des femmes. Mais allez savoir ce qui se passe vraiment dans la tête des gens ».

(Alain Tanner, in Un esprit libre…Alain Tanner, éd. Ciné-Fils, 1993 – Sources: Alain Tanner-John Berger, Tome 23, Coll. Théâtres au Cinéma, Bobigny 2011)

Fiche technique

Titre:
Dans la Ville Blanche
In der weissen Stadt
In the White City
A cidade branca
Année: 1982
Genre: Fiction
Scénario: Alain Tanner
Réalisation: Alain Tanner
Assistant réalisation: Christiane Chenevière, Pedro Ruivo, Joao Canijo
Photographie: Acácio De Almeida
Assistant photo: José Antonio Loureiro, Hugues Ryffel
Son: Jean-Paul Mugel Mixage: Laurent Barbey
Musique: Jean-Luc Barbier
Décors: Maria José Branco
Maquillage:
Costumes:
Montage: Laurent Uhler
Script: Sophie Enderlin
Photos sur pl.: Gabriel Lopes, Mario Castanheira
Technique :
Production: Alain Tanner, Paulo Branco, Antonio Vaz da Silva, Filmograph SA Genève, Metro Filme (PT)
Dir. de prod.: Paulo Branco, Alain Tanner (prod. ex.)
Assist. de prod.:
Régie: José-Maria Vaz da Silva, Antonio Gonçalo, Jean-Louis Porchet
Distribution: Citel Films Distribution Genève
Format: 108 min. 35 mm coul.
Tournage: juillet/août/septembre 1982, Bâle, Lausanne Lisbonne (PT)
Sortie: février 1983 (Berlin), mars 1983 (Lausanne « Palace »), mars 1983 (Berne « Kino Club »), mars 1983 (Zurich « Studio Nord-Süd »), avril 1983 (Genève « Ecran »), avril 1983 (Paris), avril 1983 (Lisbonne), avril 1983 (Munich « ABC »), juillet 1983 (Rome « Rivoli »), juin 1984 (Channel Four), août 1984 (New York « Cinema Studio Broadway »), mars 1985 (ARD), décembre 1985 (DRS)
Prix: César du meilleur film francophone 1984, Prix du meilleur film étranger (Fotogramas, Madrid)
Festivals: Berlin (compétition) 1983, Cannes (Marché) 1983, Poitiers 1983, New York Film Festival 1983, Locarno 1983, Soleure 1984, Mostra Internacional de cinema de São Paolo 1985, Festival do Rio 1985
Droits mondiaux:
Version originale:
DVD: MK2 (France) – Alain Tanner/AV Word (Suisse)

(Sources: Cinémélanges – Swissfilms – Sources Cinémathèque française – L’Histoire du cinéma suisse de 1966 à 2000 – Sources: Alain Tanner-John Berger, Tome 23, Coll. Théâtres au Cinéma, Bobigny 2011)

Générique artistique

 

Interprètes:

  

Paul

 Bruno Ganz 

Rosa

 Teresa Madruga 

Elisa

 Julia Vonderlinn 

Le patron

 José de Carvalho 

Le voleur au couteau

 Francisco Baiao 

Voleur 2

 José Wallenstein 

Le garçon du bar

 Victor Costa 

La fille du bar

 Lidia Franco 

L’ami dans la taverne

 Pedro Efe 

La dame du train

 

Cecilia Guimaraes

La jeune fille du train Joana Vicente

(Sources: « Histoire du cinéma suisse de 1962 à 2000 » sous la direction d’Hervé Dumont et de Maria Tortajada – Editions Cinémathèque suisse et Gilles Attinger – 2007)

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