2001 - Fleurs de Sang

(Sources : DVD / Alain Tanner / AV World – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph (Suisse) – Gemini Films (France) – Messidor Films (Espagne))

Synopsis

Dans un commissariat, Pam, femme-enfant de 15 ans avoue le crime de son amant. Ce fait divers nous ramène cinq ans en arrière. À cette époque, Pam accompagne Lily, sa mère, dans les différents cabarets où celle-ci se produit. L’enfant ne connaît pas son père, ne va pas à l’école mais ne se sépare jamais de son dictionnaire. Extravagante et naïve, Lily vit au jour le jour, courant d’un hôtel à l’autre, devenant un modèle marquant pour Pam qu’elle entraîne partout. Mais quand un homme l’abandonne, Lily déprime, et livre encore un peu plus sa fille à elle-même. Bientôt une assistante sociale se manifeste et menace d’enlever à Lily la garde de Pam. Lily reprend alors un peu le dessus et trouve une nouvelle place de strip-teaseuse dans un club. Pour tenir le coup, elle boit… sous le regard de sa fille qui sera finalement emmenée dans un foyer. Cinq ans passent pendant lesquels Pam voit de moins en moins sa mère, laquelle s’enfonce dans la déchéance. Heureusement, Pam rencontre un photographe, Clémente, dont elle tombe amoureuse. Lily, elle, se clochardise et vit dans un squat. Un soir où Pam fait le mur pour rejoindre Clémente, elle le surprend avec une autre femme. Hystérique, elle tente de se suicider mais finit par tuer son amant. Dans le commissariat où on la conduit, elle croise sa mère.

(Sources : La Cinémathèque française – Copyright, 2002 CMC / Les Fiches du Cinéma)

Affiches du Film

(Sources : Alain Tanner-John Berger, Tome 23, Coll. Théâtres au Cinéma, Bobigny 2011)

Photos du Film

(Sources : DVD / Alain Tanner / AV World – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph (Suisse) – Gemini Films (France) – Messidor Films (Espagne))

(Sources : DVD / Alain Tanner / AV World – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph (Suisse) – Gemini Films (France) – Messidor Films (Espagne))

(Sources : DVD / Alain Tanner / AV World – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph (Suisse) – Gemini Films (France) – Messidor Films (Espagne))

(Sources : DVD / Alain Tanner / AV World – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph (Suisse) – Gemini Films (France) – Messidor Films (Espagne))

(Sources : DVD / Alain Tanner / AV World – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph (Suisse) – Gemini Films (France) – Messidor Films (Espagne))

(Sources : DVD / Alain Tanner / AV World – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph (Suisse) – Gemini Films (France) – Messidor Films (Espagne))

(Sources : DVD / Alain Tanner / AV World – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph (Suisse) – Gemini Films (France) – Messidor Films (Espagne))

(Sources : DVD / Alain Tanner / AV World – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph (Suisse) – Gemini Films (France) – Messidor Films (Espagne))

(Sources : DVD / Alain Tanner / AV World – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph (Suisse) – Gemini Films (France) – Messidor Films (Espagne))

(Sources : DVD / Alain Tanner / AV World – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph (Suisse) – Gemini Films (France) – Messidor Films (Espagne))

(Sources : DVD / Alain Tanner / AV World – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph (Suisse) – Gemini Films (France) – Messidor Films (Espagne))

(Sources : DVD / Alain Tanner / AV World – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph (Suisse) – Gemini Films (France) – Messidor Films (Espagne))

(Sources : DVD / Alain Tanner / AV World – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph (Suisse) – Gemini Films (France) – Messidor Films (Espagne))

(Sources : DVD / Alain Tanner / AV World – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph (Suisse) – Gemini Films (France) – Messidor Films (Espagne))

Vidéo

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(Sources : DVD / Alain Tanner / AV World – Droits réservés Alain Tanner © Filmograph (Suisse) – Gemini Films (France) – Messidor Films (Espagne))

Analyse

Analyse de Frédéric Bas

Comme son titre l’indique, « Fleurs de sang » appartient tout entier à la dimension physique et sensuelle de l’œuvre de Tanner, apportée par Myriam Mézières dans « Une Flamme dans mon cœur » ou « Le Journal de Lady M ». C’est d’ailleurs l’actrice qui a signé le scénario à partir de souvenirs autobiographiques et qui l’a même coréalisé avec Tanner. À nouveau, c’est un portrait de femme, et à nouveau s’y laisse voir la liberté d’être d’une figure hors norme, Mézières s’y révélant encore comme une actrice extraordinaire, offrant son corps et ses tourments dans un abandon rare, profondément émouvant. Si l’action du film se déroule sur une période de cinq ans, permettant de suivre l’évolution d’une relation douloureuse entre une mère et sa fille, le parti pris de départ est de ramasser cette durée plutôt que d’en suivre une hypothétique chronologie psychologique. La relation est saisie comme un bloc, dont on suit les fissures mais sans trop signaler le lieu de l’effritement. Ainsi, s’il y a bien deux temps distincts dans l’histoire : d’abord, la mère et la fille ensemble dans la même bohème ; ensuite, les deux séparées par la société, chacune confrontée à ses choix et à ses errances. Le rôle de la coupure est moins de répondre à un prévisible « Que vont-elles devenir ? », préparant le débat banal « Comment une fille peut-elle vivre sans sa mère (et vice et versa) ? » que de marquer les métamorphoses d’un même corps, une identité double mère / fille qui est moins montrée dans le film comme un couple social dont on soulignerait les hauts et les bas que comme une seule figure féminine à deux visages. La beauté du film tient dans cette fusion constante entre les deux personnages, ce jeu de rôles permanent qui finit par donner aux frontières mère / fille des contours troublants entre le lien incestueux et le transfert d’identité.

(Alain Tanner – « Ciné-Mélanges » Editions du Seuil – www.seuil.com – 2007)

Contexte

Contexte par Myriam Mézière

L’écriture… Ce n’est pas une première expérience…

Non, il y a eu « Le journal de Lady M », et j’avais déjà co-signé « Une Flamme dans mon cœur ». « Fleurs de sang », c’est un scénario que j’ai écrit. Je faisais lire certains passages à Alain mais, à l’époque, nous n’avions pas l’intention de travailler ensemble sur ce projet. Je l’ai d’ailleurs écrit en espagnol, cela se déroulait à Madrid. Cette histoire était en moi depuis longtemps, je la visualisais parfaitement. Impossible d’en laisser la réalisation à quelqu’un d’autre…

Et après l’écriture ?

J’ai tout de suite trouvé une production espagnole, très intéressée. Malheureusement, en Espagne, je suis une actrice connue ! Ils étaient partants, à condition que je garde mon statut de comédienne, que je joue le rôle de Lily et que j’abandonne la réalisation à un metteur en scène de leur choix. J’ai refusé ! Je voulais le contrôle de mon film, de mon histoire. Au bout d’un certain temps, Alain, qui me voyait me débattre, est entré en piste.

Comment ?

Avec Paulo Branco. lls m’ont dit que si j’étais prête à faire le film en français, à Paris, ils m’aideraient à le monter. J’ai donc annulé les engagements pris en Espagne pour faire le film ici. J’ai gardé certaines scènes, le festival agro-érotique près de Valence notamment, prévues là bas. Cette manifestation existe réellement, j’y ai participé. Je suis restée en très bons termes avec l’Espagne, Messidor Films. Ils sont d’ailleurs entrés ensuite dans la production.

Comment ça s’est passé, concrètement, sur le tournage avec Alain ?

J’avais fait un story-board de mon film. Je n’ai pas fait d’école de cinéma. Je savais qu’artistiquement, Alain Tanner était le seul à pouvoir me comprendre, en tant que personne et artiste… même si l’on dit souvent que la co-réalisation est un enfer ! Bien que j’aie story-boardé le film, c’était ma première réalisation et je joue dedans, ce qui ne simplifie pas les choses. Cela me semblait important qu’il le co-dirige. C’est toujours très délicat, mais… qui d’autre qu’Alain ? Il n’y a qu’avec lui que je pouvais le faire. Bien que nous soyons différents, il me connaît très bien. 

Le story-board, il ne voulait pas en entendre parler ! Moi, ça me permettait de poser les problèmes… plantearme las problemas… même si nous avions des façons très différentes de les résoudre ! Dans les scènes où je joue, il était plus présent, tout en me laissant une grande liberté. Sur les autres scènes, il restait discret. Nous sommes allés très vite. Six semaines de tournage au lieu des huit prévues initialement. Cela convenait aussi à Alain. Et puis, j’ai découvert qu’il aimait bien être bousculé, provoqué… ce film, c’est aussi ça. Une force, une jeunesse.

Vous avez dit :  » Cette histoire était au fond de moi depuis longtemps.  » Comment est née Lily ?

Les histoires naissent de nos expériences. Ensuite, l’accent est mis, plus ou moins, sur l’autobiographie, mais je crois qu’à moins d’une adaptation, tout naît de notre vécu. La vie artistique est une antidote, une vie rêvée. Une dynamique, finalement. Je ne suis pas Lily. Ni alcoolique, ni à la dérive. Le personnage qui m’est le plus proche, c’est Pam, dans son histoire et dans ses traits de caractère. Bien sûr, je ne pouvais pas la jouer… elle a 9 ans puis 14 ans dans le film ! Elle est sauvage et libre. Une fraîcheur, une telle force, qu’Alain d’ailleurs a très bien captée. Une source fraîche, qui traverse ces situations parfois sordides.

C’est mon caractère. Une fourmi obstinée. Elle apprend à lire dans le dictionnaire, elle n’a pas été en classe… Une force de survie. Dans la première partie du film, c’est plutôt elle, ce petit bout de femme, qui est la mère. Puis la cassure des cinq années au pensionnat, et un autre personnage se révèle. Pam et Lily ont soif d’absolu, elles ne savent ni jouer ni transiger avec les règles de la société. Quand Pam est séparée de sa mère… elle reporte son affection sur un homme plus âgé. Elle se met accidentellement dans une situation tragique, par trop d’amour. Tout bascule.

J’aime quand il y a un suspens des âmes… J’ai une grande passion pour Graham Greene. Ce film est finalement un thriller psychologique ! J’aime une histoire où l’action avance parce que les personnages évoluent, parce qu’ils ont des urgences. Au moment d’ »Une Flamme dans mon cœur », un journaliste a écrit : « Finalement, le suspens de cette histoire, c’est de savoir combien de temps un corps est habité par l’autre, littéralement et dans tous les sens. » Il avait raison.

J’aime ces personnages. Blanche, dans « Un tramway nommé Désir »… June, décrite par Anaïs Nin dans son journal. Aucun bon sens, ne pas savoir dealer avec la réalité. Au début, tout est brillant, « glamourous », presque sur le ton de la comédie. Mais le film montre comment l’éclat se ternit. C’est ça ma révolte, la toile de fond de cette histoire.

Ce personnage, vous l’avez nourri avec vous-même. Le cabaret, c’est votre vie ?

Oui, bien sûr, mais je ne suis pas chanteuse dans le film. Il y a trois titres qui sont de moi. J’interprète la chanson du générique de fin, « Flores de Sangre », co-signée avec Matthew Russel. Le titre de la boîte cubaine « Ser una Chica », je n’ai pas souhaité l’interpréter. Cela ne se justifiait pas. Marc Vorchin (« Mambo Mania », « Mosquito ») l’a arrangé, et c’est un chanteur cubain qui l’interprète dans une version très différente de la mienne. 

Et l’érotisme ?

C’est un monde très cliché. J’ai d’avantage travaillé sur le corps de la femme… Lily a une formation de danseuse orientale, ce qui est mon cas, mais ses numéros restent assez naïfs. C’est ce qui la pousse dans la marge.

Cette scène dans la boîte de strip, le Chan Chan, est très révélatrice de Lily. Elle fait preuve d’une belle force de caractère.

Cette scène a une histoire. Alcudia, le festival agro-érotique, se déroule dans un contexte rural, sans ghetto ni tabou. C’est un atmosphère ludique. Il y a des enfants, des gens de tous âges, plus ou moins branchés. Cette manifestation est authentique.

Le strip dans la boîte, c’est autre chose. A l’origine, il y avait une première partie que nous avons coupée, où Lily doit danser sur de la techno ; elle arrive comme un cheveu sur la soupe en remplacement d’une autre danseuse. C’est un désastre ! Elle est désarçonnée, s’empêtre dans ses voiles, un cauchemar. Puis, elle prend le dessus… fait un happening moderne, gifle un spectateur et crache du feu. Elle touche son public en lui proposant quelque chose de différent. Elle devient comme un animal de scène, avec toute la force du désespoir, parce qu’elle n’a plus rien à perdre. Le film mise sur cela. En dépit de cette violence morale, déstabilisante, il cherche sa source. Une fraîcheur, une authenticité.

(Sources : http://www.myriam-mezieres.net)

Fiche technique

Titre:
Fleurs de sang
Année: 2001
Genre: Fiction
Scénario: Myriam Mézières
Réalisation: Alain Tanner, Myriam Mézières
Assistant réalisation: Eric Canda
Photographie: Denis Jutzeler
Directeur de casting: Dominique Szpindel
Assistant photo:
Son: Christian Monheim
Musique:  Matthew Russell  Mixeur: François Musy
Décors:
Maquillage:
Costumes: Anne Rucki
Montage: Monika Goux
Script:
Photos sur pl.:
Technique :
Production:  Marta Esteban , Paulo Branco, Alain Tanner, Messidor Films Société, Gémini Films (Paris), Filmograph (Genève)
Dir. de prod.: Elisabeth Bocquet, Gérard Ruey
Assis. de prod.:
Régie: Christophe Jutz
Distribution: Gémini Films (Paris)
Format: Durée100 mn Procédé image35 mm – Couleur
Tournage: En France, le pays de production
Sortie: En France01 mai 2002
Prix:
Festivals:
Droits mondiaux:
Version originale:
DVD:

(Sources: Cinémélanges – Swissfilms – Cinémathèque française)

 

Générique artistique

Interprètes:

 



Lily

 

Myriam Mézières

Clémente

 

Bruno Todeschini

Pam à 14 ans

 

Louise Szpindel

Pam à 9 ans

 

Tess Barthes

Elsa

 

Anne Fassio

Ali



Mohamed Fellag

Le directeur du festival Erotico

 

Luis Rego

Luis Varona

 

Diego Peláez

(Sources: Cinémathèque française)

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